Les Équato-guinéens ont voté dimanche dans le calme pour une présidentielle qui devrait réélire une fois de plus Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le chef d’État africain qui avec 36 ans passés à la tête de son pays détient le record de longévité au pouvoir.
Aucun incident ni débordement n’a été signalé ce dimanche 24 avril, jour de vote en Guinée équatoriale, petit pays hispanophone d’Afrique centrale. Le Secrétaire général du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE, au pouvoir), Jeronimo Osa Osa Ecoro, a pronostiqué devant la presse, une victoire à « plus de 90% » en faveur du président sortant contre lequel se sont présentés six candidats n’ayant que très peu de poids sur l’échiquier national. « Je ne peux pas dire le pourcentage, mais on va gagner », a de son côté déclaré le président face aux journalistes. « C’est la continuité de ce qu’est aujourd’hui la Guinée équatoriale. Car, aujourd’hui, notre pays est une référence au niveau démocratique (…), c’est un exemple », a-t-il ajouté.
Les résultats de ce scrutin sont attendus jeudi. A la dernière présidentielle, en 2009, Teodoro Obiang Nguema avait obtenu 95,37% des suffrages. Initialement prévu en novembre, le scrutin a été avancé au 24 avril par décret présidentiel, sans explication officielle.
Teodoro Obiang Nguema, 73 ans, est arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d’État, en renversant son oncle Francisco Macias Nguema, qui avait fait régner la terreur dans le pays depuis l’indépendance acquise en 1968. Depuis, son régime est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l’Homme pour sa répression des opposants, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l’ampleur de la corruption. Son fils, Teodorin Nguema Obiang Mangue, actuel 2ème Vice-président, est par ailleurs poursuivi depuis 2014 en France dans l’affaire dite des « biens mal acquis ».
« Le résultat est connu d’avance »
Le Front de l’opposition démocratique (FOD), coalition des principaux partis d’opposition, a appelé le 23 mars à boycotter l’élection, en estimant que toutes les conditions étaient réunies pour des « fraudes ».
« Le résultat est connu d’avance grâce aux multiples irrégularités et fraudes déjà préparées », avait affirmé à l’AFP avant le début de la campagne officielle Andres Esono Ondo, Secrétaire général de la CPDS, seul parti d’opposition à disposer d’une représentation au Parlement avec un député et un sénateur. Il a déjà prévenu qu’il ne reconnaîtrait pas « le président issu de l’élection ».
Une autre figure de l’opposition, Gabriel Nse Obiang Obono, du parti Ciudadanos por la inovacion (CI), a vu sa candidature invalidée, notamment parce qu’il n’a pas vécu cinq années consécutives dans le pays comme le stipule la Constitution. En débutant la campagne de sa réélection, le Chef de l’Etat avait prévenu les Équato-guinéens que ceux qui ne voteraient pas pour lui opteraient pour « le désordre ».
« Je suis le candidat du peuple, celui qui ne votera pas pour moi rejette la paix et opte pour le désordre », avait-il lancé au cours d’un meeting au stade de Malabo. S’exprimant également sur sa durée au pouvoir, il s’était justifié: « Beaucoup disent qu’ils sont fatigués de voir ma figure, 36 ans déjà, oui mais j’ai consacré ma vie pour ce pays ».
(Sources : Paris-Match/AFP ; Le Point/AFP)
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